GilAngelo Gazzoli extrait, rassemble et recompose une sensation “idéalement” hédoniste. Rarissime. Que le spectateur curieux ne s’offusque pas trop: l’art pictural de GilAngelo Gazzoli est indescriptible. Proche de l’écriture automatique, ses oeuvres montrent et ne montrent pas, contiennent et ne contiennent pas un assemblage de formes multidirectionnelles, de lignes continues ou discontinues et de couleurs polyphoniques. Comme suivant des pas japonais, on entraperçoit parfois un fragment corporel qui fait signe et ne signifie pas. “Je cristallise quelque chose que je ne sais pas exprimer autrement. On ne peut pas désigner l’instant qui résulte de l’assemblage pictural. Il s’agit d’un espace différent à chaque fois, plus confiné que le sujet. Je retrouve une sensation première, j’essaie de m’approcher le plus de cette vibration, elle donne un sens à ma vie. Je suis le premier spectateur surpris”, souligne GilAngelo Gazzoli.
Entre surréalisme et art fractal, chaque élément fragmenté et assemblé s’inscrit dans un mouvement macroscopique aléatoire, recréant un espace à espaces. Les mouvements vibratoires sont infinitésimaux, les perspectives se croisent, se juxtaposent, dispersent les éléments et les rassemblent au point de fuite de chaque composition picturale, fonctionnant par conséquent comme un système optique. Entre invisible et indicible,”De l’apesanteur des cils conducteurs” désigne le flottement d’un corps sans organe par son opposé. Il s’agit d’un des trois “collages picturaux” inédit conçu par ordinateur. Les frontières morpho-graphiques s’y abolissent en permanence, désagrégeant et réagrégeant sans cesse les champs de force masculines et féminines, comme un tourbillon fluctuant entre ordre et chaos inextricable.
GilAngelo Gazzoli ne créerait-il pas, entre surréalisme et art fractal, des espaces ultimes ou Eros et Agapé ne s’opposent plus ?
Cécile Faver (Critique d’Art Presse Océan)